Page QUI SUIS-JE?

UN PEU A PROPOS DE MOI: 

I/- Rencontre, désir d'apprendre et curiosité 

Depuis ma tendre enfance jusqu’à nos jours, j'ai cette passion pour la guitare. Tout part dans les années 70, à Hamon Madzia, une des gares du chemin de fer Congo Océan, (CFCO) dans le district de Kinkala, dans la région du Pool, au Congo-Brazzaville (République du Congo). A cette époque, deux jeunes lycéens étaient venus de Brazzaville, en séjour de vacances à Madzia, et ils avaient emmené avec eux une guitare classique de marque Levin, qui à mes yeux d’enfant de 13 ans semblait être une très belle guitare.

Quand ces deux lycéens passaient vers notre maison, audacieusement je leur demandais de jouer, et pour émerveiller les enfants du village, ils nous jouaient et chantaient quelques chansons aux sonorités des rythmes de groupe vocal de leur lycée, l’un à la guitare, l’autre à la lead vocale et tous deux ensembles et en chœur. J’étais séduit par la magie du lyrisme, par la magie du yoga des doigts sur le manche d’un morceau de bois, par le charme de ces musiciens et magiciens tous jeunes et si beaux, battant le tempo avec leurs pieds, créant ainsi une sorte de danse chorégraphique. Alors j’étais saisi du désir de vouloir être comme eux, guitariste et chanteur moi aussi.

Quand ils eurent fini leur prestation, j’ai eu une pulsion plus forte que moi et je demandai au guitariste : « comment fait-on pour jouer à la guitare ? » « Montres-moi comment jouer à la guitare. »

Alors sans conditions, le guitariste décrocha sa guitare de son épaule, me la donna, me l’habilla, sangle en bandoulière et plaça mes trois doigts sur les trois premières cases du manche de la guitare, formant ainsi l’accord de DoC'est comme ça je commençais à former les accords (Fa, Sol, La...) avec son aide.  Cet apprentissage s’annonça  rude et dur. D’abord, la douleur de l’écart des doigts dans les cases du manche, la douleur du pincement des cordes de  guitare, avec les bouts de doigts; et malgré que c'était rude et dur mais je me suis accroché à eux durant leur séjour des vacances à Madzia. Les vacances finis, ils sont repartis à Brazzaville, je me sentais triste sans instrument pour m'exercer réellement.

A Madzia, vers les années 72, avait élu domicile un orchestre, d’animation musicale : Les Super Tembessa, qui égayait, tous les vendredis, le jour du marché, les habitants du village et des villages alentours, qui  venaient  vendre, s’approvisionner et se distraire à Madzia; et vendredi aussi était le dernier jour de la semaine à l’école. Quand les Super Tembessa affûtaient leurs instruments et faisaient la balance, les premiers décibels emplissaient les ondes de tous les environs de la gare jusqu'au lointain et mêmes dans les salles des classes où nous prenions cours, alors mon cœur bondissait, palpitait. Je pensais plus qu'à la fin des cours. Dès que la classe sortait, c’était la débandade. Quel enthousiasme ! Vite quitter les lieux, direction la maison, puis la gare chez Les Super Tembessa...Voilà les premières influences de la guitare et de la musique sur moi et dans ma vie….J’ai intégré le groupe vocal du collège, mais on n’a pas fait long feu. Je suis entré dans le CBE (cercle d’étude biblique) de l’église évangélique du Congo qui regorgeait la jeunesse et où il y’avait une grande influence culturelle et je croyais mordicus que j’allais progresser dans l’exercice de l’apprentissage de la guitare…  

II/-Intégration, mes débuts dans le monde de la musique et ma scolarité

En 1976, Je continue mes études à Brazzaville, et  je intègre le CBE de la paroisse Mayangui au Plateau de 15 ans, l’un des quartiers de Brazzaville, mais je fus refroidi par l’inconséquence des membres de ce cercle. J’avais trouvé là Le Monde camouflé à l’ombre de l’église alors j’ai préféré le monde mondain dans son plus simple appareil.   

Je grattais déjà à la guitare et j’étais capable de soutenir un rythme d’une chanson de dix minutes. De façon inattendue un jour, je rencontre quelqu'un qui avait prêté une oreille attentive à mon jeu de guitare d’un rythme pop, c’était Ben Belon, un chanteur qui me proposa d’orienter mon jeu vers les styles Rumba  et nous formions un orchestre dans lequel je serai le guitariste principal d'un petit groupe du quartier.

 Ce petit groupe on l’avait appelé Karamodja avec comme chanteurs Ben Belon, Lay Mamadou et d’autres dont je ne me souviens plus.  En ces temps-là, je  n’avais pas d’expérience et ne savais du tout ce que c’était d’être un guitariste dans un orchestre. J’étais vraiment un bleu, un amateur. Je n'étais pas encore adapté aux rouages de la vie citadine car je venais de Madzia. En étant dans un groupe  j’ai rencontré des gens, des  plus jeunes que moi, des ainés qui se défendaient pas mal à la guitare, tels que Sabas, Shaba Blood, inconnus peut-être mais ils ont eu un grand impact sur le cursus de mon façonnage dans la voie de l’amélioration guitaristique, qui est une voie longuement interminable, rude et dure. Car on ne finit pas d’apprendre en musique et même, pourquoi ne pas dire dans la vie tant qu'on n’est pas mort.

C’est donc entre les années 77 et 78 que vraiment je commençai à m’intégrer dans le monde de la musique car c’est en ces temps-là que je montai pour la première fois sur une vraie scène de spectacle, avec podium, estrade, matériels de sonorisation etc… Mon tout premier concert je l’avais fait au bar qu'on appelait à l’époque « Au Temple Rouge des SBB » (super Boboto) un des orchestres de Brazzaville, c’était le bar où ce dernier faisait leur prestation. C’est donc dans ce lieu où j’ai eu mon premier "grand baptême" du monde musical. C’est ce jour-là que j'ai joué à la guitare électrique pour ma toute première fois, affronter le publique pour la première fois y compris les projecteurs. C’était vraiment la grande inconnue.

Quand on avait annoncé le nom de notre groupe pour monter sur scène, j’étais tout content. Je pris la guitare électrique (une Fender).Quel poids ! Moi si habitué à la guitare sèche classique ou folk. Et comme dans toute première expérience, les failles ne manquent pas, oui moi aussi cela m'est arrivé sur le podium, quelqu'un a improvisé pour moi au début de la chanson...après que le morceau ait fini, je déposai la guitare de façon nonchalante comme un lutteur battu, terrassé et vaincu. Je descendis les marches de l’estrade sans enthousiasme, allai me fondre dans la foule des spectateurs qui de leur côté ne géraient même pas  ma situation, indifférent et ignorant tout de ce qui se tramait dans le plus profond de mon for intérieur. Je cherchais à me soustraire des regards malveillants et goguenards, quand Kwakir, le jeune drummer du groupe me saisit l’épaule en disant : "Je sais que tu as eu le trac. Viens prendre un verre de vin rouge pour que tu arrives à le surmonter lors du deuxième passage car après le groupe qui passe nous allons remonter sur scène".

Je m’empressai de me servir, pris une lampée qui comme par enchantement vint dissiper tout le tumulte qui se tempêtait dans mon être inondant cette sensation de froid qui me glaçait m’empêchant ainsi de disposer de facultés physiques et émotionnelles. Une deuxième lampée et le tour fut joué…La prestation musicale de la deuxième montée sur scène fut plus abordable, moins stressant, et je me suis débrouillé assez bien. Cette douloureuse et déroutante expérience fut la deuxième grande et décisive étape sur la route de la marche vers l’indéfini du monde de la musique.

Après cette  première montée sur scène, beaucoup d’autres opportunités me permirent de monter sur d’autres scènes et d’acquérir au fur et à mesure, la maîtrise scénique. Le trac devint alors le cadet de mes soucis, mais je commençais à m’accrocher à l’habitude de la cigarette. Dans la même lancée, des habitudes de mauvaises compagnies prenaient corps dans mon quotidien. Je ne m’intéressais plus aux études, le cœur devint prisonnier de la passion de la musique. Je désirais jouer partout. Ma scolarité commençait aussi à péricliter. Je  m’absentais assez souvent à l’école et cela a eu des incidences sur mes résultats scolaires. J’avais donc raté mon passage en classe supérieure. Il fallait que je redoublasse la seconde. 

Pendant les vacances j’ai joué dans l’orchestre amateur Djouwela Polé- polé.  Après quelques concerts, je partis pour les vacances à Pointe-Noire, chez  mon père, et  là-bas, j’intégrais l’orchestre amateur les Wadango où j’ ai rencontré Govis, un guitariste qui m’a montré quelques gimmicks. J’ai joué là-bas chez Fofo, à 7-7 de Danny et en d’autres lieux de la place. Ces événements se passent en 1978.

III/- Poursuite de mes études, profession et guitare

 De retour à Brazzaville après les vacances, j’ai consacré deux années scolaires pour me préparer sérieusement à affronter l’examen qui ouvre les portes universitaires : le BAC.  Pour cela il avait fallu que je mette un peu en jachère ma très compagnonne de mon enfance : la guitare.

Les résultats de l’examen annoncèrent que j’étais admissible et après les oraux, je fus déclaré définitivement admis. Ceci se passe en 1980.

J’entrai à l’Université Marien Ngouabi, plus précisément à l’INSSED (Institut Supérieur des Sciences de l’Education) à Brazzaville dans l’option AF1, ( Anglais-Français 1er année). J’y ai passé deux années infructueuses, à cause de ma passion mal assumée pour la guitare. J’étais un fauve sans maître, un fauve non apprivoisé, un fauve non dompté. J’allais comme un enfant, sans vision, sans réelle orientation. Je ne mesurais pas l’ampleur de ma responsabilité professionnelle. Comme l’objet de mon passage à l’INSSED étais que je devinsse un enseignant, après des entrainements en la matière et quelques stages dans quelques collèges de la place, me vint alors, l’idée de solliciter dispenser des cours d’anglais dans l’un des collèges en tant que prestataire. Une de mes demandes fut agrée au CEG Mafoua Virgile. C’était au début de l’année scolaire 1982-1983. Quand je suis arrivé à ce collège, une aubaine ! La guitare, la guitare  toujours la guitare. Il n’y avait d’animateur culturel en ce collège, comme une attraction invisible, on me proposa que j’animasse le département culture de l’établissement, j’avais la main mise sur guitare. Je pouvais sortir avec et même la détenir avec moi à la maison…

IV/- Rencontre avec BEN-KOULOU, Pierrette Louvoumina et plus tard avec             NZONGO SOUL

Un jour, à la maison, m’exerçant à la guitare pour préparer les quelques chansonnettes du groupe vocal de l’école, arriva chez nous, un cousin de la famille : Edo Ndzakumba. Il était enthousiaste de me voir jouer de la guitare et au finish m’a dit: "nous nous retrouvons dans notre quartier à Ngangouoni (Château d’eau), avec quelques amis dans le but de chanter. Nous avons déjà des chansons. Il nous manque seulement une guitare et un guitariste. S’il te plait tu es notre chance. Joins-toi à nous pour que nous formions un vrai orchestre".

En tout cas je ne m’étais pas fait prier deux fois. Ainsi j'ai saisi l'opportunité et là je rencontrai des musiciens de tout acabit. Cheridon, Khams, Dieudal, Bivi, Gégé, Pamphile, Ya Loley, Ben-Koulou etc… Et ce groupe nous la nommâmes Gachanova. C’était donc dans cette formation que je fis la rencontre de Ben-Koulou et je me fus entiché d’une forte amitié -disons plutôt- d’une forte fraternité pour lui. Je parie que lui aussi m’aimais

Ben-Koulou avait une très grande aura. Une personnalité captivante. Une démarche calme et sûre. Un grand guitariste. J’étais plus âgé que lui de trois ou quatre ans peut-être, mais il avait un grand ascendant sur moi. Avec Ben-Koulou, qui m’emmena  "chez tantine Clara" un Bar Dancing de Monsieur Lucien Kimpouni  à  Bacongo, où l’on faisait du Cabaret - ce mode et monde musical, dont l’importance était vraiment  ignorée de presque tout le grand public des musiciens de l’époque et même jusqu'aujourd'hui au Congo- je pus de loin m’approcher du drummer Emile Biayenda, le jeune accompagnateur qu’on appelait Jean Mégot, Franky le grand bassiste, Magloire le soliste, le chanteur de la pop music  Bokhoul.

Pendant les vacances de 1983, se fut organisé un grand festival des musiques congolaises, et là, Ben-Koulou m’amène participer à ce festival dans l’orchestre les Véritas-Musica de Ya Zéphirin, le grand frère de Ben-Koulou, au Quartier OMS à Brazzaville, autrement appelé Sangolo, de l’autre côté du Djoué en traversant le pont.

En écrivant ce récit, je me rappelle encore comme si c’était hier, du jour de l’ouverture quand les festivaliers défilaient, j’étais le rang derrière Ben-Koulou. C’est lors de ce festival, que j’avais vu sur scène pour la première fois le bassiste Jimmy de l’orchestre Fusion un groupe de musique pop du quartier Poto-Poto à l’époque et aussi la chanteuse Pierrette Louvoumina, sur scène, dans la salle de spectacles du cercle culturel de Bacongo, quand elle était en train d’interpréter la chanson "Malaïka".

Un jour, Ben-Koulou qui  séjournait  chez moi au quartier Diata, vint à la maison en m’annonçant que je me prépare à maitriser le style du doigté du rythme « Walla » car une surprise, il va me faire. Je me suis attelé à m’évertuer pour assimiler un répertoire quelconque. Entre-temps, Ben-Koulou m’avait demandé si je connaissais une chanteuse. Ma pensée s’orienta aisément vers Pierrette qui n’habitait pas de là où j’habitais. Ben-Koulou prit contact avec elle. Après deux semaines d’entrainements assidus, Ben-Koulou nous emmena, Pierrette et moi, rencontrer le Roi du Walla-kassava, je cite,  Nzongo-Soul, qui avait décroché une tournée pour Pointe-Noire en vue de  la préparation de l’album «Wassemo »  et promotion de son nouveau style de walla, made Ben-Koulou

 

 

 


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